Jacqueline tapait frénétiquement sur le clavier de son ordinateur portable, s’affairant à la comptabilité de son entreprise. Elle devait finir aussi rapidement que possible car bientôt elle recevrait la visite d’éditeur pour les commandes de nouveaux livres. Ce n’était pas un exercice qu’elle adorait car ces types étaient souvent des requins prêt à tout à finalement les librairies étaient bien souvent une étape de ventes dont ils se passeraient bien. Cela lui rappela qu’elle avait vraiment besoin d’un employé supplémentaire que sa seule personne. Quant à une personne véritablement douée en math, la blonde se dit qu’elle pourrait toujours demandé à sa mère même si elle rechignait à faire usage des coups de pouces de Rayne car ils demandaient toujours une contrepartie.

La jeune femme était donc d’autant plus reconnaissante à son ex-mari d’avoir prit en charge leur fille aujourd’hui. Mais là aussi finalement elle aurait le retour de manivelle. Ayant passé presque la journée entière avec son père, Maddy serait, ce soir, infernale et impossible à coucher sous prétexte que Nick ne serait pas là pour un câlin ou une histoire. N’importe quelle raison serait bonne pour ne pas dormir. Enfin elle aurait bien le temps de penser à tout ça le moment venu, pour l’instant une journée entière de travail l’attendait.

Avec autant d’occupations, la journée de Jack passa bien vite et elle s’occupait d’une grand-mère qui cherchait un cadeau pour l’anniversaire son petit-fils, fan d’Harry Potter pour qui la jeune femme avait trouvé une des premières éditions possédant ainsi une couverture originale, quand soudain la voix de Maddison résonna dans la boutique. Rapidement elle fut suivi par celle de Nick et l’alpha sentit son cœur battre un peu plus vite et plus fort dans sa poitrine, elle avait l’impression qu’il allait s’échapper et elle préféra finir avec sa cliente avant d’affronter son regard, de manière à pouvoir rester professionnelle. La mamie fut satisfaite et passa par la caisse pour régler son achat, Jack proposa de lui faire un paquet cadeau mais la dame refusa. La blonde uarait voulu la racompagnier mais déjà la petite fille lui courait dans les bras avec un tonitruant.

« Mamaaaaaaaaan ! Regarde, regarde !! »

En passant à côté de Nick, la veille dame lui sourit avec un petit rire et lui glissa doucement qu’il avait une femme très mignonne. La libraire se baissa pour prendre sa fille dans se bras et se releva tandis que l’enfant lui montrait la fameuse poupée. En tant normal Jack aurait reproché à Nick se cadeau sans raison, il y avait déjà assez de sa mère qui la gâtait pour un rien, et de fait il n’y avait pas à chercher loin pour comprendre pourquoi Maddy était capricieuse, il n’y avait pas simplement le fait qu’elle ne comprenait pas pourquoi son monde était partie en morceau mais aussi parce qu’on lui cédait tout, et Jacqueline n’avait pas eut ce but lorsqu’elle avait découvert qu’elle serait mère.

« Dis donc qu’elle est belle ! Tu as fait un gros bisou à papa j’espère ! »

« Oh oui ! »

Fit la petite fille en agitant les bras. Puis la rêveuse la reposa par terre et l’enfant partie tout de suite dans le rayon enfants de la librairie ou Jack avait installé de gros coussins et des jouets pour accueillir les petites têtes blondes comme il se doit. La jeune femme accorda enfin un regard à Nick, son rythme cardiaque menaçait toujours de pulvériser un record et en signe de nervosité Jack se mit à faire tourner son alliance autour de son doigt se rendant ainsi compte que cela ne serait pas du meilleur effet face à son mari s’il reconnaissait le bijou Déglutissant avec u peu de difficulté elle s ‘approcha de lui évitant de le regarder totalement dans les yeux et essaya d’entamer une conversation polie.

« Alors vous avez passez une bonne journée ? »

Jacqueline esquissa un mince sourire en entendant Nick raconter son après-midi avec leur fille. Cela lui manquait de passer du temps tous les trois mais la jeune femme était tout de même heureuse de savoir que sa décision n’empêchait pas Maddy et son père de passer du bon temps. La libraire savait parfaitement que son choix, sa demande de divorcer paraissait irraisonnable et insensée car trop précipitée et sans aucune réflexion derrière mais c’était faux. Pendant des jours et des jours, Jack avait passé toutes ses heures à penser au ce problème, l’enrôlement de Nick au sein du Projet. Elle avait eu beau lui dire qu’elle était contre il ne l’avait pas écouté et n’avait vu que la récompense pécuniaire. Alors oui la jeune femme avait tranché dans le vif pour tous les protéger, quand on aime une personne il faut savoir la laisser s’en aller.

Elle hocha donc lentement la tête pour signifier qu’elle avait bien assimilé l’information. L’Alpha observa son ex-mari se mettre un peu plus à l’aise, comme si avait l’intention de continuer la conversation, mais sa posture montrait pourtant clairement qu’il n’avait aucune intention de s’ouvrir à elle. Son langage corporel indiquait en effet un certain repli, les bras croisés n’étaient jamais un bon signe. Jacqueline ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même pour se comportement et ce toujours pour la même raison, le divorce. Toujours sous le coup de la nervosité elle continuait de faire tourner frénétiquement l’anneau que représentait son alliance autour de son doigt.

« Oui, oui oui, ça va. J’ai eu des éditeurs ce matin et du coup je vais m’endetté pour le début du mois prochain mais je devrais rapidement rentrer dans mes frais. Et puis euh, quelques clients, dont euh la dame que tu as vue. L’anniversaire de son petit garçon. Enfin une journée banale quoi… »

La blonde se serait giflée pour cette phrase. Elle n’était pas sure que tout soit sortie dans le bon ordre et ses nombreuses hésitations la déstabilisaient encore plus. Jack d’ordinaire maitre de sa personne perdait ici tout ses moyens. Cela lui rappelait le début de sa relation avec Nick, la timide en elle avait eut du mal à faire le premier pas et ce bien qu’elle su à l’époque que ses sentiments étaient réciproque. Le jeune homme avait cette capacité de lui faire battre le cœur si vite que son cerveau s’embuait et qu’elle perdait tout son sang-froid. Un peu comme si le brun avait lu dans ses pensées, il parla de Jason, celui grâce à qui ils étaient devenus un couple.

« Ah oui ?! Tu l’embrasseras pour moi, tu le reverras surement avant parce que il se fait rare dans mon paysage… Il va bien…j’espère ? »

En effet Jacqueline n’avait pas eu beaucoup de nouvelle de Jason depuis sa séparation d’avec Nick. Non qu’elle lui reprochait d’avoir choisi son camp mais un petit coucou de temps en temps lui aurait fait plaisir. De même elle aurait aussi pu l’appeler pour lui proposer de boire un café ou autre mais se sentir coupable n’aidait pas à être très sociable avec les gens qui connaissaient toute l’histoire. Comme s’était la rêveuse qui avait chassé le père de son enfant, c’était forcément elle la méchante. Et ce n’était pas faux. La libraire allait rajouter quelque chose quand Maddison surgit et s’agrippant à sa jambe.

« Diiiis maman ! Cette fois papa il travaille pas, alors il est a la maison ce soir ! »

« Maddi, je t’ai déjà expl… »

« Non tu as promis ! Hein papa, tu manges avec nous. »

Jack savait que les promesses faites à son enfant pour que celle-ci aille dormir lui retomberaient un jour sur le coin du nez. Des fois il lui semblait pourtant que Maddison comprenait la situation, que maintenant son père et sa mère avait chacun une maison, et pourtant à certains moments, comme celui-là c’était comme si Nick était simplement absent parce que retenu à la base. Désespérée, la blonde ne su que répondre à sa fille, elle n’osait pas non plus regarder vers son ex-époux qui aurait interprété la dernière phrase de sa fille à sa propre sauce.

Jacqueline n’avait pas beaucoup dormi cette nuit-là à cause de Maddison qui avait fait un cauchemar, puis sa journée avait été dure et maintenant il fallait que sa fille achève de lui détruire son samedi. Oui elle avait promit et oui elle n’aurait jamais dû mais c’était facile pour les gens de juger de l’extérieur mais Nick n’était pas là la nuit lorsque Maddi refusait d’aller dormir, lui ne l’avait plus à dormir. Mais l’Alpha pouvait-elle vraiment le lui reprocher sachant que c’était de sa faute, puisqu’encore une fois c’était elle qui avait demandé ce fichu divorce. L’univers s’acharnait sur sa personne et elle souhaitait la venue de la nuit pour s’enfuir à Subconscia, aller nager dans l’Océan de Bulle ou bien aller se dégourdir dans la neige des Terres Glacées. N’importe quoi qui lui passe les nerfs et l’éloigne le plus de cette situation.

La petite fille insista en s’adressant cette fois directement à son père qui la prit dans ses bras. S’en était fini, comme si Maddi possédait un pouvoir magique tout contact physique signifiait la fin de la bataille, perdu pour l’adversaire de l’enfant. Elle câlina Nick et lui demanda une histoire, imaginant donc qu’il resterait à la maison jusqu’à ce qu’elle se couche, ce qui en soi représentait sa demande générale. C’était surtout à l’heure d’aller au lit que Maddison se montrait infernale et capricieuse. Et c’était à ces moments-là que la libraire montrait ses faiblesses, cédant donc à la faciliter de la promesse qui la mettait maintenant dans l’embarras. Son regard s’embrasa légèrement quand elle pu lire les reproches dans les yeux du militaire. Elle le mettait au défi de ne pas faire pareil si toutes les nuits alors qu’il tentait d’endormir sa fille cette dernière se mettait à pleurer en appelant sa mère.

Peut-être avec une certaine joie de lui faire payer cette erreur d’éducation Nick confirma que si Jack avait promit alors elle devait s’y tenir. Folle de joie Maddi retrouva le sol pour rassembler ses affaires. A deux contre une la blonde savait qu’elle venait de se faire battre à plate couture et elle n’eut d’autre choix que d’accepter d’un soupir profond. Elle retourna derrière la caisse et saisi son sac à main pour prendre ses clés. Une fois l’objet en main la jeune femme revint auprès de son ex-mari et les lui tendit en faisant bien attention à ce que leurs doigts ne se touchent pas. Si sa propre mère la voyait céder une nouvelle fois elle lui botterait certainement les fesses, Rayne n’avait jamais comprit qu’on puisse être dépendante d’un homme. La preuve en était qu’elle avait presque réussi à avoir un enfant sans un père.

« J’ai encore une trentaine de minutes pour fermer la librairie, vous n’avez qu’à rentrez. Surtout pas de bonbon et il y a une purée de légume à décongelé, des steaks au frais et j’achèterais le dessert sur le chemin. Commence peut-être à lui donner son b… »

Jacqueline s’arrêta en plein milieu de sa phrase se rendant compte qu’elle s’adressait au brun comme s’ils étaient encore mariés. Il n’avait plus à se conduire comme chez lui à l’appartement mais comment pourrait-il ne pas le faire ? Jack était elle-même sure que lorsqu’elle rentrerait les vieilles habitudes reviendraient aussi vite qu’elles avaient disparues. Comme on dit chassé le naturel et il revient au galop. Elle balaya une énième fois sa frange de ses yeux et se racla la gorge avant de reprendre.

« Enfin…tu fais comme veux. »

Maddison revint en sautillant et prit la main à chacun de ses parents prête à partir et complètement déconnecté du monde réel. Comme la vie des enfants était facile, se dit Jacqueline qui avait été heureuse petite fille.

-- Suite --