Jack A. Crawford && Nick Logan

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Jacqueline tapotait frénétiquement son stylo sur le bord de son carnet pour tenter de faire passer ses nerfs. Il était plus de 8 p.m et Nick n’avait toujours pas ramené Maddison à la maison. En temps normal la jeune femme ne se serait pas inquiétée car elle savait que le trafic en centre ville pouvait être affreux ou bien suivant ce que son ex mari avait prévu ils avaient pu prendre du retard. Cela aurait pu être aussi simple que cela mais l’Alpha ne pouvait s’empêcher de se faire du souci, ces dernier temps et depuis l’anniversaire de Yann, ses rapports avec le militaire n’étaient plus au beau fixe. Et loin de là même, c’était à peine s’ils se parlaient, la politesse simplement pour ne pas que leur fille se pose trop de question. Et la blonde ne supportait plus cette situation. Elle n’avait jamais voulu que les choses s’enveniment à ce point et si elle stressait à ce point c’était parce que ce soir elle avait voulu jouer sa dernière carte. Sortir sa botte secrète de son sac. Et pour cela la libraire avait prit son courage à deux mains pour d’abord aller à cette mystérieuse boutique où elle avait acheté une potion particulière. Après renseignement elle savait qu’elle pouvait le mêler à un puissant somnifère mais pour faire boire le tout à Nick il fallait d’abord qu’il soit là.

La sorcière se faisait un peu l’impression d’être une bombe sur le point d’exploser. Elle avait pourtant si bien prévu son coup. En mentant un peu, la blonde avait dit qu’elle ne pourrait pas aller chercher Maddi en terrain neutre pour force son soldat à monter jusqu’à l’appartement, ensuite comme elle avait posé une nouvelle décoration dans la chambre de sa fille cette semaine, cette dernière voudrait la montrer à son père et ensuite il suffisait d’arriver à convaincre son ex de prendre un simple verre d’eau. Il s’endormirait et aurait la surprise de découvrir quelque chose de magnifique, le but du projet scientifique auquel il participait mais sans le savoir. Un plan presque parfait. Agacée, Jack jeta son stylo dans sa bibliothèque murale et se leva du canapé. Elle espérait qu’au moins à cette heure Maddi aurait mangé et n’aurait plus qu’à aller se coucher. Portant son pouce à sa bouche Jacqueline se mit à ronger son ongle d’inquiétude.

En temps normal, la jeune femme se serrait demandé si son déodorant était toujours efficace pour avoir une bonne allure avant que son ex ne débarque. Elle aurait révisé ce qu’elle pouvait lui dire pour installer la conversation, le faire rester un peu mais là si la demoiselle ne lui balançait pas un coussin à la figure ce serait un miracle. Cessant de tourner en rond dans le salon, Jack se dirigea vers sa chambre et regarda par la fenêtre avant d’ouvrir la porte qui donnait sur son petit balcon. Quel dommage que ce ne soit pas du coté de la rue où se trouvait l’entrée de l’immeuble parce que cela voulait dire que la maman ne pouvait pas guetter le taxi ou n’importe quel véhicule susceptible de trimbaler sa famille. Et cette phrase que sa mère lui avait dit au moment du divorce à propos de l’enlèvement d’enfant quand elle et Nick se battait la garde de Maddi. Non il n’aurait jamais osez faire ça. Sans compter le fait de priver sa fille d’une mère, il ne mettrait pas sa carrière en péril. Du moins Jack espérait bien que non. Mais pourquoi étaient-ils en retard bon sang ?! Se demandait l’Alpha à chaque nouvelle minute qui passait et que la boule dans son ventre se resserrait.

Son niveau de nervosité ne baissant toujours pas, Jacqueline décida cette fois d’aller dans la cuisine. Si elle s’était écouté elle aurait ouvert une bouteille de vin et tenté de se calmer en la vidant mais elle tenait à rester sobre pour aller jusqu’au bout de son idée. D’accord la sorcière ne pouvait pas clairement dire à Nick la vérité sur qui elle était ou ce qu’était Subconscia mais elle pouvait lui offrir un rêve. Un voyage dans un de ses paysages magnifiques, profiter d’un moment rien que tous les deux pour peut-être arranger les choses. Mais faudrait-il encore que le brun arrive pour cela. Prenant place à table, la blondinette alluma la radio à la recherche d’une mélodie qui apaiserait son esprit même si rien ne pourrait le faire comme le chant d’une sirène. Le portail entre les deux mondes était si mince et pourtant si inaccessible, même pour les Alphas, il ne suffisait pas d’appuyer simplement sur un bouton pour se retrouver au Sanctuaire. Soudain Jack entendit du bruit dans l’escalier et éteignit sa radio pour se concentrer et savoir s’il s’agissait de ses voisins qui rentraient chez eux ou enfin sa fille.

Le cœur de Jacqueline fit un bond dans sa poitrine quand la porte de l’appartement s’ouvrit à la volée et que la petite voix de Maddison résonna à l’intérieur. Enfin c’étaient eux, enfin la jeune femme se rendait compte que sa fille allait bien et qu’il ne lui était rien arrivé. Attendre était déjà un supplice en soi mais quand on s’inquiète en plus, c’était l’Enfer. Elle se leva donc de table et se retrouva vite assaillie par la petite fille. Jack se pencha pour prendre son enfant dans ses bras et la serrer aussi fort que possible contre son torse. Puis après un baiser rapide déposer sur son front elle la suivie dans l’entrée où Nick attendait, l’air anxieux. L’Alpha dû faire preuve d’une grande force d’esprit pour ne pas lui sauter à la gorge et l’étriper pour l’avoir fait languir de la sorte. Elle se retint aussi de tout commentaire désobligeant, esquissant simplement un mince sourire à son attention. La moitié du chemin vers son plan machiavélique se dessina alors entre la blonde et son ex-mari, lorsque Maddi le força presque à aller jusqu’à sa nouvelle chambre pour lui montrer tout ce qu’il y avait de nouveau à l’intérieur. La libraire en profita pour fermer la porte d’entrée, à clé, c’était important puis elle se posta plus ou moins devant comme un chien de garde. Maintenant que le militaire était dans le piège il n’en sortirait plus si facilement.

Enfin il ressorti et s’excusa vaguement pour son retard, mettant cela sur le dos d’une visite imprévue. La rêveuse n’avait d’autres choix que de la croire, car de toute façon c’eut été stupide de mentir pour une telle chose. Mais à son air renfrogné, Jack devina que le brun s’attendait presque à une remontrance de sa part. Attristée par cette pensée, Jack se contenta d’hocher négligemment la tête avec un gros soupir. Certes, l’envie de lui crier dessus là démangeait, plus que de raison même, cependant elle devait garder la tête froide. Avec une voix qui se voulait assurée, elle répondit.

« Passons sur le fait que tu aurais pu me téléphoner, parce que je n’ai pas envie qu’on se dispute pour une broutille. Nick…je…je n’ai pas envie qu’on reste en froid comme ça, même le politiquement correct à ses limites. Maintenant que tu es là, pourquoi tu ne mettrais pas Maddi au lit. Ca lui ferait plaisir… »

Comme si sa fille lisait dans ses pensées, une petite tête blonde apparu dans l’encadrement de la porte, son sac contenant son pyjama en main et d’une petite voix, elle fit joyeusement.

« Papa, j’ai un nouveau pyjama aussi et une nouvelle histoire ! Tu ne veux pas rester encore un peu. Et regardant Jacqueline. S’il te plait mamaaaaaan. »

L’Alpha n’aurait pas pu faire mieux même si elle l’avait voulu. S’en était même presque terrifiant. Son bébé commençait déjà cerné ses parents et il ne faisait aucune doute pour la rêveuse que sa propre mère n’était pas étrangère à tout cela. Obtenir ce que l’on veut et par tous les moyens possibles était un des principes fondamentaux de Rayne Crawford. Avec une expression de visage, elle indiqua à Nick qu’il était libre de choisir s’il voulait rester ou non. Elle n’était pas en mesure de le forcer à quoi que ce soit de toute façon. Mais elle ne doutait pas un instant de la réponse. Et pour aider un peu le destin de façon un peu fourbe, la libraire se contenta d’ajouter.

« C’était exactement ce que j’étais en train de proposer à Papa. »

Jack faisait preuve d’une bassesse incomparable mais comme on le disait, aux grands maux les grands remèdes. Et elle devait lutter pour ne pas afficher un petit sourire triomphant. En même temps, la jeune femme ne savait pas encore quelle décision prendrait le soldat mais elle fixait déjà le tiroir dans lequel la fiole contenant la potion de rêve se trouvait. L’air de rien elle tendrait un verre d’eau à son époux qui ne l’était plus, et elle n’aurait qu’à attendre que le somnifère fasse effet, puis elle s’endormirait tranquillement à son tour et ils se retrouveraient sur Subconscia. Elle ne lui expliquerait pas tout bien sur, ce serait trop dangereux mais seuls dans ce monde peut-être qu’ils pourraient se retrouver un peu.

Comme Jacqueline s’y attendait Nick ne refusa pas la proposition de rester un peu plus longtemps pour passer du temps avec leur fille. Ce n’était pas comme s’il pouvait dire non au fruit de ses entrailles après tout. Sans surprise il attaqua par le principal problème avec Maddison, le brossage des dents. Non que la petite fille n’aimait pas l’hygiène mais il devait y avoir quelque chose dans cet exercice quotidien qui la dérangeait, peut-être était-ce simplement l’obligation de le faire. Comme un jeu elle disait non parce qu’elle savait que ses parents la forcerait ensuite. Il ne fallait pas oublier que la petite blonde était à un âge où elle testait sans vergogne les limites de ses parents ou même de n’importe quel adulte. Mais le militaire était plus malin que cela et il décela tout de suite le mensonge chez sa fille, ce qui fit sourire Jack. Elle était heureuse que la séparation n’ait pas autant d’impact qu’on pouvait le penser sur la relation de Nick et Maddi. Un peu perdue dans ses pensées, la libraire ne répondit que par une onomatopée au fait que le bain n’était pas nécessaire et que son enfant avait été à la piscine sans elle.

Le ‘merci’ en revanche fut nettement plus frappant. La demoiselle ne se serait pas attendue à ce type de réponse, c’était normal de son point de vue que le militaire passe du temps avec sa fille. Elle-même n’avait pas eu de père et même si cela ne lui manquait pas, elle imaginait assez bien l’angoisse de sa fille quand Nick était absent. Elle savait ce que s’était que de vivre dans une famille de trois membre, de fait quand elles n’étaient que deux, il y avait un vide et c’était donc en toute logique que l’Alpha acceptait qu’à certain moment ce vide soit comblé. Mais le fait que son ex-mari le lui dise clairement représentait beaucoup. La blonde avait fait preuve d’un grand self-control en lui parlant calmement et en faisant l’impasse sur l’énorme retard du brun, et elle ne pouvait pas nier que le fait qu’il le remarque et l’en remercie comptait beaucoup à ses yeux.

Nick hors de sa vue, la jeune mère se reprit bien vite, elle n’avait pas le temps de bavasser. Rapidement elle se rendit dans la cuisine, sortit deux verres d’un placard et retourna dans le salon pour prendre la potion dans le tiroir. Doucement elle en versa le contenu dans l’un d’eux et rajouta de l’eau en touillant le tout par un subtil mouvement du poignet. Dans le second verre, celui qui lui était destinée, la jeune femme versa simplement de l’eau. Son cœur battait la chamade tant l’excitation la submergeait. Dans un film d’horreur, son rôle aurait été celui de la sorcière machiavélique en train de rire au dessus de son chaudron. Peut-être que ce n’était pas bien, moralement parlant, d’emmener Nick contre son gré à Subconscia et c’était même dangereux pour Jack si l’on apprenait qu’elle faisait pénétrer un intrus sur ces terres magistrales mais elle s’en moquait. Il lui fallait un moment de paix et d’harmonie avec son ancien époux, un endroit où elle aurait la maitrise du terrain, où elle serait avantagée.

La rêveuse recula pour observer le couloir qui allait à la chambre de Maddy, elle pensait déjà à la liberté dont elle jouirait dans l’univers parallèle. Mais le but ce soir n’était pas de s’évader. La blonde respira en comptant ses inspirations et ses expirations dans le but de se calmer. Elle était prête et passa à l’action à peine Nick avait-il franchit de nouveau le seuil du salon, la félicitant pour son travail dans la chambre de leur enfant. Jacqueline trouva sage de taire l’aide de Devon dans cette affaire. Avec un sourire, elle tendit le verre en répondant poliment.

« Merci, mais il y a encore quelques petits trucs à faire…si tu es libre dimanche prochain. »

Et voilà, il ne restait plus qu’au militaire à boire la potion et à s’endormir profondément.

En temps normal Jack aurait été chagrinée par la réponse que lui faisait Nick, il ne pouvait pas venir aider pour finir la chambre de Maddi et Jacqueline connaissait très bien le ton qu’il venait d’employer. C’était celui qui annonçait une mission ou du moins une nouvelle en rapport avec le métier de soldat que faisait son ex. Donc oui, cela aurait dû la perturber ou plus mais la blonde était bien trop concentrée sur l’eau et donc sur la potion qui descendait le long de l’œsophage du brun pour se préoccuper de l’information. Bien sur cela ne voulait pas dire qu’elle l’accueillait avec joie mais pour ce soir, ce soir seulement ça ne serait pas son problème. Surtout qu’avec ce que Nick venait d’avaler il allait brûler nombre d’étapes que le projet FairyDust n’avait même pas encore envisagé pour se rendre à Subconscia. Il fallait dire qu’avec le soin que prenait la vendeuse pour vendre une potion, aucun docteur n’arriverait à quoi que ce soit !

Machinalement, la libraire fit un geste de la main pour encourager le militaire dans son intention de fumer. Si elle ne lui avait pas fait une scène pour son retard elle n’allait pas lui en faire une pour un peu de nicotine, c’était son problème s’il voulait s’empoisonner après tout. Et puis Maddison était maintenant au lit et ne le verrait se suicider à petit feu. Ainsi sans surprise le brun déclara qu’il serait absent tout la semaine prochaine et sa dernière phrase disait clairement que c’était pour sa carrière comme l’avait de toute manière deviné Jack. Elle le connaissait depuis si longtemps, cela n’avait pas été bien dur. Puis sautant du coq à l’âne le jeune homme revint sur son après-midi à la piscine et sur le fait que leur enfant faisait des progrès en matière d’amusement marin. Encore loin d’être une sirène, se dit intérieurement la blonde qui ne savait pas encore si sa fille avait hérité de ses dons et même si ceux-ci étaient transmissibles.

« C’est génial. »

Se contenta-t-elle de dire, cédant à la facilité de la conversation. Elle prit une gorgée d’eau pour s’hydraté la gorge. Le stress qui montait petit à petit l’empêchait de saliver correctement. Combien de temps fallait-il pour que le somnifère fasse effet. Peut-être l’Alpha aurait-elle dû mettre une dose plus forte mais elle avait eut peur d’altérer la potion ainsi. La rêveuse suivit Nick du regard quand il parti mouiller son mégot avant de le jeter à la poubelle puis il posa une question qui la fit doucement rigoler, elle ignorait en quels termes sa fille avait parler de Tom mais le brun serait surprit d’apprendre la vérité.

« Non, c’est le hamster de sa classe. »

Enfin ce que la libraire attendait impatiemment arriva. Il vit le brun vaciller sensiblement en se posant sur le canapé. Les effets du médicament se faisaient sentir. Il prononça des mots qu’elle ne comprit pas avant de sombrer dans le sommeil. Jack grimaça un peu en espérant qu’à son réveil le soldat ne se rappellerait que vaguement d’avoir presque perdu connaissance. Rapidement elle s’avança vers lui pour attraper sa tête et le pencher doucement sur un coussin. La demoiselle lui retira ensuite ses chaussures, défit sa ceinture et le premier bouton de son jean, pour la respiration bien évidement et elle plaça les jambes de son ex-mari sur le sofa pour faire comme s’il s’était endormit naturellement. Délicatement la jeune femme le couvrit d’un plaid et elle couru se mettre au lit à son tour. Elle pourrait toujours lui dire qu’il s’était endormit si paisiblement qu’elle n’avait pas eu le cœur de le réveiller pour le mettre dehors. Une fois sous sa couette, Jack pensa très fort à l’endroit le plus magique visuellement parlent de Subconscia et se laisse à son tour aller aux bras de Morphée.

L’instant d’après Jacqueline était vêtue d’une petite robe de mousseline blanche au style Antique, ses cheveux bruns étaient tressés sur le côté et ses pieds nus foulaient la terre légèrement humides de la forêt. Un peu plus loin se trouvait Nick. Il ne saurait peut-être pas tout de suite qu’il s’agissait de Jack puisque sa couleur de cheveux était différente mais il l’avait déjà connu en brune alors cela devrait aller. Doucement, à pas de loup, la sorcière s’approcha de son amour et effleura son épaule du bout des doigts.

« Bonjour Nick… »

Fit-elle d’une voix sensuelle. Oui contrairement à ce que l’on pourrait penser, le jour était bel et bien lever de ce côté du monde et Jack était emplie d’une confiance nouvelle. Ici elle ne craignait rien.

Comme Jacqueline avait pu s'y attendre Nick fut surprit de la découvrir dans cette forêt. Il fallait dire que s'il pensait rêver il ne s'attendait pas à ce que la jeune femme ait sa propre conscience. Enfin il était bel et bien endormis et au pays des rêves mais cela était sans comparaison. Doucement comme si elle avait affaire à un animal sauvage, la sorcière laissa au brun le loisir de prendre son univers en compte, de l'explorer des yeux, de l'envisager dans l'espace. Elle se rappelait encore des premier temps où elle s'était rendue compte que sa présence ici n'était pas qu'une illusion. Ce n'était pas évident à avaler alors elle lui laissait le temps. Ce n'était pas ici qu'ils en manqueraient. D'un geste un peu maladroit, le militaire toucha sa longue natte brune, peut-être pour vérifier que la demoiselle ne disparaitrait pas si facilement. Cet instant de tendresse ne s'éternisa pas, au grand dam de Jack mais ce ne fut que pour obtenir un compliment inhabituel dans leur situation actuelle. Avec un sourire charmeur elle ancra son regard dans celui du soldat et répondit.

« Ne le suis-je pas toujours dans tes rêves? »

La bibliothécaire remarquait elle aussi l'oiseau de soleil qui se posa sur une branche non loin, avec espoir elle pensa qu'il se mettrait à chanter mais c'était peu probable puisque le volatile n 'était pas dans son environnement naturel mais perdu dans la forêt. Qu'importe sa superbe couleur rouge s'alliait à merveille avec le bleu fluorescent des arbres. Son ex mari ajouta ensuite qu'il ne savait pas où il était mais que l'endroit était magnifique, oui c'était vrai et c'était donc parfait pour leurs retrouvailles. Avec amusement mais sans aucune moquerie, Jack laissa échapper un rire cristallin qui résonna dans les bois. Elle aurait dû se douter que son esprit rationnel saurait prendre le dessus mais son but consistait tout de même à lui faire croire qu'il s'agissait d'un véritable rêve où le jeune homme serait aux commandes.

« Nous sommes nulle part et partout à la fois, juste toi et moi. »

Enfin rien ne garantissait ce dernier point mais la brunette l'espérait de tout son cœur. Au pire si jamais un elfe apparaissait cela ne ferait que renforcer le côté onirique de la chose. Soudain, l'oiseau qui se tenait un peu plus loin et observait le couple ouvrit le bec et l'on pu entendre son magnifique chant. Rien de comparable à un Phénix bien sur mais c'était envoutant et très romantique, tout ce dont la sorcière avait besoin.

« Vient te promener avec moi... »

Fit-elle en nouant ses doigts à ceux de Nick et l'entrainant un peu plus profondément dans les bois. Il n'y avait là aucune impression d'obscurité bien que la nuit règne, enfin il s'agissait plutôt d'une lueur bleuté due à la concentration des arbres et au fait que la lumière se dégageant d'eux soit légèrement azur. Une pièce illuminée de chandelle n'aurait pas été aussi belle. Ici en terrain connu, Jacqueline n'avait peur de rien, ni des interruptions, ni des réactions de son ancien époux. Peut-être même que si tout se passait bien, elle lui avouerait sa véritable nature. Enfin juste à demi mot, il ne fallait pas oublier qu'elle était une sorcière et conservait donc sa part de mystère, comme le lui dictait sa déesse.

Sur le chemin invisible que suivant Jacqueline, Nick décida de s’arrêter, visiblement fasciné par un vieil arbre. Il déposa sa main contre l’écorce et la sorcière comprit qu’il était attiré par l’énergie qui se dégageait du végétal. Il ne fallait pas chercher bien loin pour comprendre pourquoi les habitants des plaines avaient une telle communion avec la nature et pourquoi ils étaient si calmes, leur environnement aidait grandement. Intrigué et croyant toujours qu’il rêvait, le militaire se senti le besoin de faire partager ses sensations à la blonde. Sans un mot elle se laissa faire et lui offrit un sourire aussi radieux que les arbres. Comment lui dire qu’elle ne sentait rien puisque la même énergie coulait dans ses veines bien qu’à moindre dose.

Finalement la promenade reprit et ce fut avec plaisir que la jeune femme renoua ses doigts avec ceux du brun et qu’elle le suivit dans la forêt. Le fait que le soldat prenne les initiatives était un bon point pour qu’il croit être juste dans un rêve parmi tant d’autre que l’on pouvait faire. Doucement il lui avoua que Jack l’envoutait bien plus qu’il ne voulait l’admettre dans le monde des éveillés et la demoiselle sentit son palpitant s’accélérer de façon significative. Elle pouvait désormais être condamnée à l’Enfer, elle y serait heureuse sachant que Nick l’aimait toujours malgré tout. Parce qu’après leur dispute en boite de nuit, elle n’en était plus aussi sure.

Arrivés à une rivière que Jacqueline n’était pas certaine de connaître, elle accepta de s’asseoir tout contre son ex-mari lorsqu’il se posait contre un tronc. Le silence apaisant du territoire des elfes les entourait toujours. D’abord dos à lui, la brunette se retourna pour se mettre à genoux et regarder Nick dans les yeux. Délicatement elle posa ses mains de part et d’autre de son visage et lui murmura d’une voix douce, enchanteresse, la même que pour chanter sa Déesse.

« Moi aussi je t’aime Nick…ait confiance… »

Puis lentement elle se pencha pour déposer un baiser fugace sur les lèvres du militaire. Cela faisait tellement de bien, à tel point que la sorcière dû combattre les larmes qui lui montaient aux yeux. Cela faisait si longtemps qu’elle voulait le faire sans jamais oser, sans jamais voir une occasion de faire comprendre à l’homme de son cœur qu’elle l’aimait encore. Certes elle avait voulu leur séparation et c’était dur pour toute leur famille mais au fond d’elle, Jack savait qu’elle les protégeait tous les trois. Mais ce soir, cette fois il n’y avait plus rien pour l’arrêter. Les choses reprendraient leur cours normal quand ils se réveilleraient mais peut-être qu’elle pourrait changer la façon de voir du soldat. En reculant l’Alpha décida d’établir un contact visuel appuyé, plongeant ses prunelles dans celles de Nick sans aucune gêne. Puis sa main droite glissa de sa joue à sa gorge puis sa poitrine, la sorcière constata avec une satisfaction non dissimulée que le corps de son ex était toujours aussi musclé. La course de ses doigts s’arrêta au niveau du cœur.

« Un jour nous serons de nouveau réunis, je te le jure. »

Il n’y avait pas vraiment de subtilité dans ces paroles mais ce n’était plus vraiment de quoi se souciait Jack à ce moment précis. De toute façon les rêves n’étaient pas sensés être cohérent mais juste un reflet de l’inconscient et sans implanter une idée dans le cerveau du brun, ce n’était pas un film, la sorcière ne perdait rien à le rassurer ou à apaiser ses doutes, elle se faisait du bien à elle aussi et puis elle n’agissait pas sur l’inconscient mais directement sur le soldat, car ceci n’était pas un rêve.

Jacqueline ne tenait pas à ce que les choses tournent à la tragédie, pourtant la réponse de Nick à sa déclaration d’amour ne lui disait rien qui vaille. Ainsi donc même dans un rêve il ne pouvait pas se relaxer, se détendre et lâcher l’affaire cinq minutes. S’en était presque désespérant tant la blonde s’était donnée du mal pour se renseigner sur la potion, l’acheter et la faire boire au militaire. Elle avait tout gâché dans leur vie et lui le faisait maintenant alors que tout aurait pu très bien se passer, leur offrant un moment merveilleux en amoureux. Surprise par le flot de parole, l’Alpha le fut encore plus lorsque son ex lui saisi les poignets comme pour accentuer qu’il demandait son attention. Ce n’était pas la peine, elle n’allait pas partir, tant qu’ils seraient tous deux en train de dormir, ils pourraient profiter l’un de l’autre. Si le soldat leur accordait un temps mort.

Jack refusa pourtant de se laisser déstabiliser par le désespoir du brun. De toute façon elle n’avait pas de réelles réponses à apporter à toutes ses questions. Non elle savait qu’il était l’homme de sa vie et c’était pour cette raison précise qu’elle avait décidé de la lui sauver. Mais maintenant la sorcière réalisait que Nick n’était pas prêt à entendre la vérité. Qu’elle était une de ses personnes capable d’accéder à Subconscia et qu’elle savait que la venue des Bêtas dans cet univers n’y apporterait rien de bon. Comment lui expliquer aussi que leur fille pouvait avoir ce même don et qu’avec l’implication du soldat dans le projet scientifique, Maddi était en danger. Tant que le jeune homme ne serait pas capable de lui faire confiance aveuglément, la libraire ne pourrait pas lui dire la vérité. Aussi avec une boule dans la gorge face à cette réalisation, Jack déclara.

« Je ne sais pas Nick…je ne suis que ton imagination… »

C’était un mensonge de plus et l’Alpha s’en voulu pour cela pour dès le début, elle avait prit le parti de faire croire que ce rêve en était un. Et le subconscient ne Nick ne pouvait pas connaître les réponses enfuies au plus profond du cœur de Jack. Oui bien sur la jeune femme savait que c’était injuste, elle tenait toutes les cartes entre ses mains et son époux ne pouvait que suivre le fil du destin mais c’était aussi ce qu’il lui faisait défaut. Il devait simplement lui faire confiance, mais même en rêve il trouvait le moyen de la pousser dans ses retranchements. Peut-être que oui il ne la connaissait pas si bien que ça finalement !

« Retournons à la rivière, avec de la chance nous verrons les lucioles de mer ! »

La demoiselle venait de dire la première chose qui lui était passée par la tête pour ce sortir de cette situation gênante. Le but ici, son but n’était pas qu’ils règlent leur compte mais de profité d’un moment féérique tous les deux pour que leur lien terrestre se ressoude un peu. Et puisque Jacqueline n’était censée être qu’une projection de l’esprit elle pouvait se permettre quelques folies. Elle se releva en attrapant les poignets de Nick par un subtile mouvement inversant leur position et le força à la se mettre debout aussi. Puis attendant sa réponse, elle lui fit un sourire qu’elle savait un peu abrutie. Non pour paraitre insensible à son désarroi mais pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas en mesure, dans un rêve, de résoudre le problème.

Au bord de la rivière, Jacqueline fut pour le moins choquée de voir Nick y plonger les pieds, bon d’accord il ne pouvait pas savoir que cette eau était plus ou moins sacrée et que l’on ne faisait normalement pas ça chez les Elfes et loin de la jeune femme l’idée de le lui apprendre, elle non plus n’était pas censée le savoir dans l’imaginaire du soldat. Perdue dans la contemplation de la surface brillante, elle ne sentit pas le brun faire un mouvement et soudain Jack se retrouva dans ses bras alors qu’il les immergeait dans la rivière. Elle ne pu retenir un cri de surprise et s’accrocha un peu plus à son ex-mari. La sensation de l’eau fut plus agréable que ce que la sorcière n’aurait jamais pu imaginer, c’était la première fois qu’elle y goutait, du moins dans ces contrées car au final la rivière finissait sa course dans l’océan des tritons où la brune se baignait habituellement sur Subconscia. Rapidement elle se détendit, paraissant presque amorphe, profitant de la douceur de l’eau contre sa peau alors que le liquide infiltrait doucement sa tunique qui serait devenue transparente lorsqu’elle en sortirait. Jusqu’à ce que Nick décide de la lâcher.

La chute ne fut pas terrible mais eu le don de tremper totalement la rêveuse qui se redressa bien vite pour voir que le militaire s’amusait comme un petit fou. Au moins il se détendait et c’était maintenant Jack qui sentait se contracter ses épaules. Une présence à ses jambes et il était de nouveau face à elle, le visage aussi radieux qu’un soleil de Juillet. La demoiselle lui offrit un simple sourire, heureuse de le voir ainsi et le cœur pourtant serrer. Tout cela ne se déroulait absolument pas comme elle l’avait imaginé, évidement puisqu’elle ne contrôlait pas Nick, mais la libraire aurait tant voulu qu’il puisse avoir confiance en elle, sans poser de question, sans méfiance. Sa voix la sortie des méandres de sa mélancolies.

« Aussi bien que toi. »

Répondit la jeune femme en continuant sur sa lancée qu’elle n’était qu’un produit de l’esprit du soldat. Mais bien évidement qu’elle se souvenait. Combien de fois avaient-ils fait les fous dans l’eau ?! C’était toujours un moment privilégié pour eux, un moyen de partager un instant rien qu’à deux, en rigolant, en profitant simplement de la vie, quand elle était encore simple. Si tant est que Jacqueline ait jamais eue une vie simple ! cependant elle ne répondit pas à l’invitation de refaire des galipettes dans la rivière, son cœur de sorcière ne pouvait se résoudre à rester plus longtemps dans cet environnement, doucement elle retrouva le chemin de la berge et sortie dévoilant un corps totalement moulée dans sa robe à la mousseline devenue révélatrice au plus haut point.

« Mais vient nous allons effrayer les lucioles, ce serait dommage, c’est un spectacle magique. »

Les doigts de Nick sur sa peau furent suffisamment pour faire fondre le cœur de Jacqueline. Elle était toujours un peu déçue que même dans son inconscient il retienne autant de griefs contre sa personne mais à l’instant même tout cela semblait s’être évanoui. Doucement et pour facilité le passage des lèvres du soldat sur son épaule, Jack inclina la tête ne tiquant même pas au fait qu’il la désigne comme une Logan. C’était le cas, elle avait porté ce nom et rêvait que ce soit encore le cas mais il restait encore éternellement un seul problème entre eux. La brune ne savait pas si elle devait succomber à ses caresses sensuelles ou si au contraire elle pouvait profiter de ce moment pour lui souffler qu’il devait croire en elle. Lentement la sorcière se retourna et plongea son regard émeraude dans celui de son ex-mari.

« Dis-moi que tu me fais confiance Nick et un jour je porterais de nouveau ton nom… »

La jeune femme se mit ensuite sur la pointe des pieds pour poser un baiser délicat sur la bouche du brun, puis elle descendit sur sa gorge, glissant ses mains sur son torse musclé par l’armée. Les lucioles avaient commencées à apparaître et volaient autour d’eux, créant un petit halo bleuté autour du couple. Jack jouait sur l’ambiance pour obtenir ces simples mots de la part du père de sa fille. S’il seulement il arrivait à les lui dire dans un rêve, il pourrait peut-être y croire et s’en convaincre dans la réalité. C’était du moins ce qu’elle espérait et comme si cela pouvait l’y aider, elle colla son corps encore trempé à celui de son époux. Une de ses mains était passée dans son dos et ses ongles, plus long que dans la réalité, s’enfonçaient sensiblement dans sa peau. La sorcière était consciente de la situation, de son apparence et elle vivait un combat intérieur, entre lutter contre sa libido ou lui céder. Tout ne dépendrait que de la réponse que lui ferait Nick.

Jacqueline ne lutta pas pour croiser le regard de Nick et elle ne regretta pas de s’être laissée faire quand elle entendit enfin les mots qu’elle souhaitait depuis si longtemps. Cela lui fit un tel effet, que la jeune femme ne put retenir un sourire de s’étaler sur son visage. Cela faisait si longtemps qu’on ne lui avait pas dit qu’on l’aimait qu’on ne lui avait pas montré ce type d’attention, et dans un sens la brune ne s’en plaignait pas. La seule personne de qui elle voulait entendre ses mots se trouvait juste devant et venait de prononcer les mots magiques. Il n’y avait désormais plus de question à se poser, juste à profiter du cadre et de l’instant présent. Jack joignit ses lèvres à celle du soldat et quémanda le passage pour sa langue tandis qu’un de ses bras passait autour des épaules viriles de l’humain et que son autre main trouvait la route dans le pantalon trempé de son mari.

Car oui pour une nuit elle dirait ce mot, Jack se moquait bien des convenances, de toute façon à Subconscia, elles n’avaient pas lieu. Impudique elle s’agrippa à toutes les parties du corps qui se trouvaient sous ses mains tout en continuant de donner un baiser passionner au militaire. La nuit n’avait jamais été aussi bleue qu’avec les lucioles qui tournaient autour du couple dans une farandole de lumière, plongeant les anciens amants dans une atmosphère proche du féerique. Et la libraire décida de mettre enfin véritablement le rêve à profit. Quand ils se réveilleraient ils seraient à Washington et il ne serait plus temps de faire quoi que ce soit !

Alors Jacqueline se fit féline et entreprit de défaire le pantalon de celui qui avait été son époux, ne laissant ainsi aucun doute sur ses intentions, qui oui n’avaient rien de catholique. De toute façon on ne lui avait jamais apprit à aller à l’église le dimanche et ce n’était pas Rayne et sa moral aussi basse que les profondeurs océaniques qui aurait insisté. Doucement elle détacha sa bouche de celle de Nick et murmura à son tour de tendres paroles.

« Je t’aime…plus que tu ne peux l’imaginer. »

La sorcière avait montré son désir, fait savoir qu’elle voulait passer aux choses sérieuses, lorsque sa main s’était égarée sur les parties sensible de Nick, mais Jack ne s’était pas attendu à ce qu’ensuite il prenne les choses en main à ce point. Lentement il la déshabilla, recouvrant son corps d’un nombre incalculables de baiser et la jeune femme ferma les yeux pour en apprécier le moindre. Cela faisait si longtemps qu’elle rêvait de ce moment, de retrouver son mari dans la passion des corps, sans que cela soit sexuel mais bel et bien amoureux. Le soldat les allongea par terre et le tango sensuel pu commencer. Jacqueline connaissait le militaire par cœur, où le toucher, comment le toucher pour qu’il y prenne du plaisir et sente le sien, qu’il sente aussi tout l’amour qu’elle lui portait. Et cette passion débordante durant tellement de longtemps que la brunette en perdu la notion du temps.

Ils avaient dansé à l’horizontale plusieurs fois, prenant toujours plus de plaisir à se retrouver. Jack chérissait ce moment, et surtout celui où le désir de Nick était monté en elle pour la première fois depuis des mois. Comme si elle revivait sa première fois, leur première fois. Désormais blotti contre son torse suant, ses propres cheveux défait collant dans sa nuque, preuve de sa nuit agité, le brun fit un peu d’humour et Jack sourit doucement. Elle caressait sa peau d’un geste distrait ne voulant rompre aucun contact entre eux deux.

« Toi aussi tu as mit le paquet… »

Répondit l’Alpha sur le même ton et rigolant légèrement. Au loin commençait à pointer le jour et la lueur bleu électrique des arbres faiblissait, le spectacle n’en perdait pas moins en beauté et rendait ce moment encore plus féerique, comme si la forêt aussi se reposait après l’ardeur de leurs ébats. Mais malheureusement cela vouait aussi dire qu’il allait falloir cesser de jouer. Déjà la rêveuse commençait à sentir que son esprit s’évadait vers la réalité, elle le vivait toute les nuits et reconnaissait les symptômes. Mais pour une fois, elle n’était pas inquiète de se réveiller. Ce qu’elle venait de vivre était parfait et elle ne doutait pas des biens faits que cela aurait sur Terre. Doucement elle se redressa et posa un baiser doux sur les lèvres de Nick.

« Maman, maman…mamaaaaan… »

Une petite voix commençait à résonner dans sa tête, du moins c’était l’impression peut-être que le soldat l’entendait aussi. Jacqueline, elle savait et avec une dernière sourire elle disparue doucement, comme si son image s’effaçait. En ouvrant les yeux, la libraire était de retour dans sa chambre sous sa couette et la petite Maddison lui secouait l’épaule pour la réveiller.

« Moins fort ma puce, je t’entends… »

« Oui mais il y a papa dans le canapé !! »

« On dit sur le canapé, et ne fais pas de bruit alors. Vient on va faire le petit déjeuner, mais chut. »

Fit Jack en se levant et avec son index sur les lèvres pour appuyer ses paroles. Un sourire satisfait sur les lèvres, la blonde décida de prendre sa fille dans ses bras et elle se glissa doucement dans le salon où Nick dormait encore, mais pour combien de temps. Et la jeune femme ne put combattre le feu de joue qui s’imprima sur son visage en repensant à sa nuit. Sa prise de risque avait payée, elle en était certaine, mais jusqu’à quel point, elle ne le saurait pas tout suite. La rêveuse assit ensuite sa fille à la table de la cuisine et commença à préparer du café et un chocolat chaud.

Jacqueline venait de mettre la cafetière en marche et elle posait le bol de chocolat chaud devant Maddison quand elle entendit du bruit dans le salon, le froissement du tissu alors que Nick devait s’agiter dans le canapé. La blonde profita de cette information et du temps qu’il lui restait pour se concentrer et avoir l’air parfaitement normale lorsque son ex-mari ferait irruption dans la cuisine s’interrogeant sur le fait qu’il avait passé la nuit là. Enfin la libraire se dit avec amusement qu’elle ne parlerait que s’il lui posait une question. Histoire de ne pas avoir l’air suspect à se justifier, ce serait trop dommage de gâcher le dur labeur qu’elle avait effectué pendant la nuit. La café fini de passer, la jeune femme s’en servit une tasse et s’assura d’en poser une seconde tout à côté de la machine, en prévision du petit déjeuner du soldat. C’était des attentions que la rêveuse avait toujours eu pour son compagnon et elle voulait voir s’il s’en apercevrait.

Soudain il apparu dans la pièce, Nick embrassa sa fille puis il fit de même pour Jack, qui se contenta de sourire de façon un peu moqueuse face à sa réaction. Le brun était gêné, embrassé par son geste mais la maman qu’elle était ne dit rien. Le militaire s’empara du flacon d’aspirine, se comportant déjà comme s’il était chez lui, et il annonça qu’il allait prendre sa douche. Leur fille semblait totalement déconcertée par la situation et en son for intérieur l’Alpha n’en menait pas plus large mais elle tentait de faire bonne figure. Elle aimait voir le résultat de son rêve. Et la belle tenta ensuite de continuer sa routine. Dans le frigo elle s’empara des œufs et la cassa avant de la passer à la poêle avec un peu de bacon. La blonde aimait cuisiner même si finalement elle ne le faisait pas si souvent que ça par pur fainéantise mais ce matin-là, elle pouvait bien faire un effort. Cela aiderait peut-être à ne pas jeter un froid. Le bruit de la douche cessa, et Nick réapparut dans la pièce. Il se dirigea vers la cafetière et se servit très naturellement avant de s’installer. Jack rempli les trois assiettes qu’elle avait eu le temps de sortir et les disposa devant sa famille avant de prendre place à son tour pour déguster. Le brun l’interrogea.

« Il est 9h30 et nous sommes dimanche…au cas où. »

Fit la blonde en se penchant un peu pour voir l’horloge qui décorait une partie du mur, puis elle mit un sucre dans son café et un peu de lait avant de prendre une gorgée. Elle s’amusait du petit jeu qui se déroulait dans sa tête. Elle pouvait aussi sentir l’excitation de Maddi qui lui donnait la même impression qu’un matin de noël, lorsqu’elle découvrait tous les cadeaux au pied du sapin. Pour un peu elle n’aurait pas remarqué la fine pluie qui tombait dehors.

« Papaaaah, tu va tout le temps dormir à la maison maintenant ? »

Lâcha la petite fille comme une bombe venue de nulle part et que Jack n’avait égoïstement pas prise en compte quand elle avait élaboré son petit plan. La réaction de son enfant. Cela ne pouvait que lui faire plaisir que de voir ses parents réunis sous le même toit, mais les choses ne se réglaient pas pour autant en un claquement de doigt. Et il serait plus facile de lui faire renoncer à l’idée d’avoir un caniche que de lui faire comprendre que non Nick n’allait pas s’installer à la maison, du moins pas tout de suite, si les efforts de la sorcière finissaient par payer. Embarrassée, la libraire se dit que ce n’était pas à véritablement à elle de répondre, parce que là tout de suite, oui l’homme dont elle était amoureuse pouvait tout à fait venir dormir toutes les nuits avec elle, cela ne lui posait aucun problème, même s’il ne devait se contenter que du canapé.

Jacqueline décida de ne pas intervenir et de laisser à Nick le soin de gérer leur fille. C’était un peu lâche comme techniquement elle savait qu’elle n’aurait pas pu répondre. Elle voulait tellement que cela puisse être le cas, tout en sachant que ce n’était pas un simple rêve qui changerait les choses du tout au tout. Après la réponse du brun, ils échangèrent un regard où Jack crut halluciner en y voyant une sorte d’amour. Cela faisait si longtemps qu’elle voulait qu’il la regarde de nouveau comme ça. Alors qu’elle n’avait rien comme atout à ce moment autre que sa beauté naturelle. Elle sourit doucement, un peu gênée. Le soldat fut le premier à détourner le regard et la libraire replongea le nez dans son café pour cacher son feu de joues. Maddison brisa le silence ambiant avec ses préoccupations d’enfant. Normalement Jack aurait insisté pour un brossage des dents d’abord mais sa fille venait déjà d’essuyer une déception, alors elle la laissa filer devant la télé grâce à l’autorisation de son père.

Une fois la petite fille hors de portée d’oreille Nick s’interrogea tout de même sur sa présence dans l’appartement. L’air de rien la blonde haussa les épaules et se leva pour commencer à débarrasser alors que les sons s’échappaient déjà de la télévision. Elle savait qu’elle devrait mentir sur ce coup et mieux valait qu’elle soit occupé pour cacher cela.

« Surement, je t’ai servis un verre d’eau puis j’ai été vérifié que Maddi dormait. Quand je suis revenue tu dormais. Je n’ai pas eu le cœur de te réveiller mais je ne pouvais pas te laisser en l’état. Alors j’ai défait son bouton pour la respiration, je t’ai allongé et mis la couverture. »

Finalement il y avait un fond de vérité dans toute cette explication et de fait la rêveuse s’en sortait plutôt bien. Elle rangea dans le lave-vaisselle tout ce qui y allait et rangea le reste dans les placards sans pour autant faire sentir à Nick qu’il devait se dépêcher de finir, au contraire. Elle reprit un peu de café.

« Désolée, si tu préférais que je te secoue… »

Cela par contre elle n’en pensait pas le moindre mot. Comme si elle allait s’excuser d’avoir mis son plan à exécution, peut-être en cas d’échec, mais clairement la sorcière avait réussi son coup alors elle n’avait en réalité aucune raison d’être désolée. Elle offrit alors un sourire à la fois timide et charmeur au soldat en attendant sa réponse.