Jacqueline ne sut que penser du fait que Nick aurait, dans une certaine mesure, aimé être réveillé. Pourquoi faire ? Rentrer chez lui tout seul et ne pas faire ce formidable rêve ?! Ou bien pour pouvoir le faire durer même les yeux ouverts et la main dans le caleçon ? Cette pensée amusa grandement la blonde qui se cachait de nouveau derrière sa tasse, d’autant que ses doigts venaient de frôler ceux de son ex compagnon. Le soldat s’étonna ensuite de n’avoir pas moucher lorsque la jeune femme l’avait mis à l’aise pour dormir, avec la dose de somnifères ce n’était pas étonnant, du moins pour elle et elle ne commenta que la partie sur ses doigts de fée, ironique pour une sorcière.

« J’en ai toujours eu… »

Fit-elle avec amusement. Elle avait bien remarqué le semblant de parade amoureuse qu’effectuait le militaire et très honnêtement, la libraire adorait cela, cela lui rappelait leur rencontre, leurs premières sorties en amoureux. Son rendez-vous préféré était celui au bord du lac sur le campus, leur premier baiser. C’était le bon temps, mais Jack ne désespérait pas de récupérer tout cela un jour, et pour le moment elle se trouvait plus bien partie pour. Merci la potion de rêve. Il se félicita ensuite du choix du canapé, c’est vrai qu’ils l’avaient changé peu de temps avant le divorce. Tout cela lui semblait si loin, les disputes, les injures, ce matin il ne restait plus rien qu’une nouvelle page blanche pour tout reprendre depuis le début. La migraine, l’étonna plus et la belle se fit une note de retourner à la boutique de magie pour se renseigner là-dessus.

Elle s’interrogeait dessus tout en remettant quelque chose dans un placard, le bruit que faisaient Nick, lui était tellement familier qu’elle fut surprise de le sentir soudain tout prêt d’elle. Sa main passa et il remit simplement le sucrier dans le meuble. Une minute Jack crut qu’il allait faire autre chose, et au fond elle fut déçue qu’il ne tente rien mais elle comprenait. Tout ne pouvait pas redevenir comme avant en une seule nuit, c’était un premier pas prometteur, la blonde était confiante. Le brun disparu ensuite aussi vite que le vent dans le salon pour aller retrouver leur enfant. Une fois seule, Jacqueline s’offrit le loisir d’un véritable sourire de bonheur et de joie. Ses joues s’étaient empourprées, ce qui n’était pas arrivé depuis un long moment. La jeune femme resta cinq minutes de plus à s’activer dans la cuisine puis elle rejoignit sa famille au salon, prit un livre dérangé sur l’immense bibliothèque avant de s’installer dans un des fauteuils en face du canapé pour bouquiner. Jack ne ferait rien pour inviter Nick à s’en aller et s’apprêtait à passer un dimanche comme ils le faisaient souvent auparavant.

Plongée dans son livre, Jacqueline ne remarqua pas du tout les œillades que pouvait lui lancer Nick alors que pourtant elle adorait ce genre d’attention, mais le fait de ne pas y prêter une grande attention signifiait aussi que la blonde était à l’aise. Confortable avec le fait que son ex-mari soit présent, qu’il profite de sa fille en chantant un générique de dessin animé. Jack s’était d’ailleurs caché derrière son bouquin pour rigoler à cette vision, le brun avait toujours été un grand enfant, même cette nuit dans le rêve quand il avait voulu jouer dans l’eau. C’était aussi ce que la jeune femme aimait chez lui, sa capacité à être concentré et sérieux, comme dans son travail qui lui demandait beaucoup et l’instant d’après il avait l’âge mentale d’une petite fille de quatre ans. Il ne perdit cependant pas le nord en précisant que l’éducation musicale de Maddison restait à faire. Elle ne pouvait qu’être d’accord là-dessus, le problème résiderait plus tard quand il faudrait choisir s’il valait mieux lui faire écouter les CDs du militaire ou ceux de Jack, car le couple ne s’accordait pas toujours à ce niveau. Mais ils avaient encore le temps de voir venir.

Une sonnerie de téléphone perturba la petite famille et Jacqueline observa avec insistance Nick qui allait récupérer son portable, pendant un moment elle eut peur qu’il s’agisse de son supérieur lui demandant de ramener son cul à la base mais la blonde fut rapidement rassurer sur ce point, c’était simplement sa belle-mère. La libraire l’avait toujours beaucoup apprécié, une femme simple et calme, très aimante et démonstrative, elle était adorable et traitait sa petite fille comme une véritable princesse. Et même si la belle apprécia la précision du soldat à son égard, elle se doutait bien qu’en demandant à leur enfant si voir mamie et papi la tentait, ils devaient forcément être dans le con et pas dans leurs champs. La jeune mère se contenta de lui sourire et écouta rapidement la suite de la conversation. Nick annonça à Maddi que le pyjama n’était pas la meilleure des tenues pour sortir et elle se précipita dans sa chambre.

Bien sûr l’attaque cardiaque de son père, voilà pourquoi ils étaient en ville. Il y avait plus prêt que Washington pour eux mais Rayne avait accepté de la présenter à un très bon chirurgien pour le soigner et puis c’était l’occasion de voir leur fils et sa famille, malgré les circonstances. Jack allait s’inquiéter pour la santé d’Ethan mais son fille réclama son aide de façon bruyante. La blonde prit la direction de la chambre et fut stoppée en pleine action.

« Profite de la matinée avec tes parents. Moi je vais réserver chez Ernest, je sais que ton père adore cet endroit et je vous y retrouve pour déjeuner. »

Ce n’était pas un non définitif mais toujours dans l’optique de ne rien précipiter mais de tout de même passer une très bonne journée, la rêveuse avait choisi d’y aller par étape. Ainsi elle passerait un moment avec ses beaux-parents, en famille mais à côté de cela, elle montrait qu’elle voulait tout de même encore garder une petite distance. Rien de bien méchant en somme. Avec un sourire elle lui déposa rapidement un baiser sur la joue avant de disparaître dans l’antre de Maddison et de lui attraper une petite robe noir avec des collants gris qu’elle l’aida à enfiler, un coup de brosse et la petite était parée. Jack lui enfila ensuite ses bottes de pluie et sortit un manteau adapté à la météo avant de retourner dans le salon.

« Je suis prête papaaa. »

Cria l’enfant toute fière.